10 raisons qui expliquent le manque d’innovation des entreprises touristiques antillaises

En tant que directrice de publication de VTA Magazine, j’ai la chance d’être à l’interface de plusieurs mondes : économiques, entrepreneuriaux, politiques, médiatiques… Je reviens dans cet article sur les freins qui bloquent l’innovation touristique aux Antilles. A noter que

  • La liste est non exhaustive.
  • Certains points sont bien connus, mais il est toujours utile de les rappeler tout en passant à l’action.
  • Toutes les entreprises ne sont pas concernées.

Les entreprises traditionnelles n’ouvrent pas leurs portes aux plus jeunes parce qu’elles en ont peur, parce qu’elles sont rétives à l’innovation. Le marché est petit, alors on fait tout pour le préserver. Et puis, qui sont ces ennemis qui veulent tout changer ?! D’ailleurs, il y a également peu de mentors prêts à partager leur temps, leur expérience, leurs ressources. Si vous êtes une entreprise déjà bien installée et que vous êtes désireuse d’accueillir des sociétés plus récentes, contactez-nous pour la mise en relation. 

 

Il existe une multiplicité d’acteurs, pas toujours compétents sur ces sujets, qui peuvent se renvoyer la belle ou décourager les élans. Et ce petit jeu peut durer longtemps…
A l’inverse, il suffit de tomber sur LA bonne personne, qui prend le temps de vous écouter et votre projet se développe plus rapidement. Il faudrait créer un guichet unique dédié à la création d’entreprise touristique.

 

Les entrepreneurs sont méfiants vis-à-vis des pouvoirs publics qu’ils accusent de voler leurs projets, ralentir leur développement, octroyer des subventions à la tête du client. Un système de suivi de dossier effectué au guichet unique de la création d’entreprise touristique pourrait limiter ce sentiment. Il serait également intéressant de publier clairement les critères d’attribution de subventions, prêts, bourses…

 

Les créateurs d’entreprises méconnaissent/ignorent la variété de secteurs dans lesquels il est possible d’innover. La majorité se concentre sur l’ouverture de nouveaux hébergements, restaurants ou le lancement de nouveaux loisirs. Mais le tourisme, c’est bien plus que ça !
Rien que sur le numérique : musées + numérique, gastronomie + numérique, shopping + numérique, hébergement + numérique ; plaisance + numérique ; restauration + numérique ; activités de loisirs + numérique, … Je ne parle même pas des autres types d’innovations ou des passerelles qui devraient exister avec d’autres secteurs d’activités.

 

Les entrepreneurs méconnaissent leur marché par manque de veille, d’information. Indice : on est là pour ça.

 

Les financements publics sont difficiles à obtenir et il existe un manque d’accompagnement dans le montage des dossiers. Les entrepreneurs affirment ne pas avoir accès aux fonds, tandis que ceux qui les détiennent répliquent qu’ils ne reçoivent pas assez de dossiers ou d’assez bonne qualité. Il faudrait que tout ce beau monde s’asseye autour d’une table.

 

Les entrepreneurs attendent beaucoup des pouvoirs publics, qui eux-mêmes attendent de…on ne sait pas trop. Il est bien entendu difficile de se développer quand les conditions idéales ne sont pas réunies, mais un écosystème entrepreneurial est avant tout porté par des entrepreneurs. Pas par les institutions, ni par le monde académique, ni par la recherche mais bel et bien par les entrepreneurs.

 

L’ambition des entreprises est souvent mono-territoriale. Par ailleurs, elles ne voient pas venir la concurrence, jusqu’à ce qu’elle soit là. Enfin, beaucoup d’entrepreneurs sont persuadés d’avoir le seul produit/la seule offre sur un segment, quand en réalité, il y en a déjà des dizaines. La concurrence est souvent bénéfique car elle rassure sur le marché et provoque de l’émulation, mais se croire seul au monde quand d’autres existent peut être particulièrement dangereux.

 

Certains chefs d’entreprises ont vraiment beaucoup de mal avec l’anglais. En 2016, ce n’est plus une excuse, c’est de la paresse compte tenu de la variété de moyens à disposition. Le bénéfice du doute pour les plus âgés, mais les plus jeunes…

 

Les Antilles ne sont pas perçues comme des territoires favorables à l’innovation, l’expérimentation, ni l’entrepreneuriat. Les bonnes volontés existent mais sont de plus en plus frileuses. Du côté des investisseurs, ni la Martinique ni la Guadeloupe ne semblent exister sur la carte, et pour cause !

Poursuivez votre lecture avec les recommandations de MKG Hospitality pour encourager l’innovation en Outre-Mer. 

Et contactez-nous pour échanger sur le sujet !