Il est Guadeloupéen d’adoption. Arnaud Bloquel est né à Agen (Lot-et-Garonne) mais a grandi dans l’archipel. Depuis deux ans et demi, il est chef et gérant du restaurant L’Orquidea à Saint-François où il propose une cuisine « ensoleillée, créative et moderne ». Son ambition : parvenir à être reconnu par le guide Michelin.
J’arrive au restaurant à 8h30 et j’en sors vers 1h du matin.
« Le début de ma matinée est consacré à l’administratif, aux contacts avec mes fournisseurs. A partir de 10h, je commence à tester de nouvelles recettes ». Ce temps de créativité esssentiel car la carte de L’Orquidea évolue tous les 45 jours environ, en fonction des saisons. « C’est un gage de fraîcheur et d’originalité pour nos clients. En cuisine, il faut constamment se renouveler ». Le service du soir –le seul de la journée– débute à 19h30 et il faut compter cinq ou six plats en moyenne. Les journées sont donc longues pour ce trentenaire qui se définit comme un passionné. « Je lis beaucoup d’ouvrages sur la gastronomie, je pense constamment aux nouvelles cartes », s’enthousiasme-t-il.
Participer à l’envol gastronomique de la Guadeloupe
De ses douze années de formation dans l’hexagone auprès de ténors de la cuisine comme Christian Constant, Philippe Rigollot, le champion du monde de pâtisserie ou Joël Robuchon, Arnaud Bloquel a gardé les techniques, le goût de l’excellence et l’amour des produits locaux. « J’espère dans quelques années obtenir une étoile au guide Michelin », confie-t-il. « Je veux participer à l’envol de la gastronomie ici. On peut y construire de très belles choses ». Pour l’heure, aucun restaurant d’Outre-Mer n’est référencé dans le précieux ouvrage.
J’ai contacté le guide Michelin, je souhaite que la situation évolue.
S’engager auprès de la future génération
Ses connaissances, Arnaud Bloquel souhaite les transmettre aux étudiants. Il a conscience de l’importance d’une telle démarche. Le restaurateur est donc membre du jury des BEP, des Bac Pro et des BTS option Cuisine. « Il faut donner à nos jeunes la chance d’apprendre un beau métier. On peut transmettre de l’émotion avec une recette », affirme-t-il. D’ailleurs, il en est convaincu : la majorité de ceux qui s’engagent dans cette filière font preuve d’un véritable intérêt. Seule une minorité s’engage dans cette voie pour de mauvaises raisons, notamment la pression familiale. « La cuisine est un secteur où il y aura toujours du travail, les restaurants auront toujours besoin d’employés ». Le chef Bloquel a-t-il du temps pour lui ? Oui, admet-il du bout des lèvres en rigolant : « Je fais du golf ».