25% des touristes de séjour ont fait le choix d’un hébergement en gîte en 2014. Conscients de cet engouement, certains de nos lecteurs peuvent être tentés d’ouvrir leur propre structure. Mais comment s’y prendre ? Par où commencer ?
Sophie Cautain-Baena est propriétaire et gérante depuis neuf ans d’un meublé de tourisme, la Villa Madras située à Pointe-Noire. Elle a observé l’explosion du secteur au fil des années mais prévient : « beaucoup voient l’opportunité, mais peu se rendent compte de la charge de travail que cela nécessite. C’est très physique ». Elle dirige également Kilti Consulting, une société de conseil en communication et organisation. Sophie animera, du 5 au 9 septembre, une session de travail sur la transition numérique à destination des hébergeurs en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie des Iles de Guadeloupe.
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Elle a accepté de partager son expérience avec VTA Magazine.
Penser rentabilité
« Si on veut être hébergeur professionnel et vouloir gagner sa vie, il faut constamment avoir en tête qu’il faut vendre des nuitées. Bien sûr, si c’est un passe-temps, c’est différent. » Pour Sophie, le choix de ce positionnement implique de penser en amont à une stratégie de commercialisation ou de marketing. « Les hébergeurs doivent intégrer les heures de ménage dans leur business plan par exemple ». Message reçu.
Crédit photo : Villa Madras
Vendre la destination, pas seulement la maison
« Je me suis vite rendue compte qu’il fallait avant tout vendre la Guadeloupe en tant que destination. Nous avons aussi rapidement fait le constat qu’il fallait y ajouter des prestations et des services. Vendre Pointe-Noire, c’est mettre en avant de l’authenticité, des randonnées, la rivière, des sauts. J’ai approché des tour-opérateurs et progressivement je me suis transformée en agence réceptive. »
Créer des produits élaborés
Sophie Cautain-Baena a donc conçu des offres segmentées. « J’avais fait un produit zen, un autre pour les familles, un autre pour les amateurs de tourisme vert. Ce dernier était pour la Basse-Terre avec des visites autour du cacao, du café, des ébénistes ».
Crédit photo : Villa Madras
Labelliser son hébergement
« Il vaut mieux faire petit, mais qualitatif » affirme Sophie. Dès le départ, elle et son mari ont fait le choix de se positionner sur une offre professionnelle. « J’entends souvent des hébergeurs dire que ce sont des amis qu’ils reçoivent, je dis attention : cela ne signifie pas sacrifier le service. Les serviettes ne peuvent pas être rêches, les chambres doivent être très propres ». Résultat : la Villa Madras est classée 4* par Atout France. Elle est également labellisée Gîtes de France et Clévacances. « C’est un vrai gage de différenciation pour nos visiteurs ».
Privilégier la vente directe via votre site web
« Nous essayons de ne pas être dépendants des plateformes de réservation en ligne. Pour cela, il faut travailler la notoriété ». Pour Sophie, il est important que les hébergeurs restent indépendants pour ne pas être à la merci des augmentations de commissions des intermédiaires. Autre difficulté pratique : commercialiser son hébergement sur une multitude de plateformes rend la gestion des réservations chronophage et compliquée.
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