Je suis contente et jalouse. Oui, contente et jalouse à la fois. De quoi ? De constater que des startups tournées vers la mer parviennent à se développer, séduire des investisseurs, avoir de la couverture médiatique, gagner leur vie. Cela me fait extrêmement plaisir pour elles !
Jalouse, parce que très très rares sont celles nées aux Antilles. Pour ne pas dire aucune. Certaines proposent des services/produits aux Antilles, mais combien ont été crées en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin ou par des entrepreneurs issus de ces territoires.
Nous sommes au milieu de la mer, c’est certainement l’une des ressources que nous avons en quantité illimitée, mais nous sous-exploitons cette ressource. Bien sûr, nous avons des activités nautiques variées, mais nous pourrions aller plus loin sur un segment bien spécifique : celui de la « mer connectée ».
Mon postulat : les innovations numérique maritimes peuvent être utiles au tourisme et plus globalement à l’attractivité des territoires, créer des emplois et de la valeur ajoutée.
Dans ce domaine, il y a certes quelques initiatives locales : l’application Yoles365 par exemple, qui permettait de suivre le Tour de Martinique des Yoles Rondes, a été téléchargée 15 000 fois. C’est un succès à l’échelle locale. Autre cas, lors de la Route du Rhum 2014, Air Caraïbes avait développé, avec l’agence bordelaise Be Tomorrow, un jeu en ligne multi-joueurs fédérant 70 000 personnes.
Mais cela demeure encore trop ponctuel, peu visible et globalement peu encouragé
En Martinique, l’association patronale Contact Entreprises et ses partenaires ont lancé un événement intéressant : les Ateliers de la mer. Pourtant, le numérique n’a pas fait l’objet d’une attention particulière. Dommage. Lors de la visite du Secrétaire d’Etat au Tourisme, Mathias Fekl, les débats ont porté sur le « tourisme bleu », mais rien ou presque côté tourisme bleu + digital.
En Guadeloupe, il existe un Plan régional de développement du nautisme. La Région a d’ailleurs inauguré en mars 2013, un « centre d’excellence au service de la formation nautique et de l’accueil de plaisanciers », Guadeloupe Grand Large (GLL). Mais là encore, la « mer connectée » n’apparaît pas.
Les Antilles ne pourraient-elles pas devenir des territoires-pilotes, des terreaux dans l’expérimentation du maritimo-numérique (quel mot barbare !) ? Car il existe un marché, fait de particuliers et de professionnels, de locaux, de visiteurs, de plaisanciers, de croisiéristes, d’entreprises, qui pourraient être intéressés. Les exemples ci-dessous ont pour but de montrer les différents segments d’innovation existants.
- Partager les sorties en mer (Share My Sea)
- Mettre en relation les propriétaires de bateaux désirant accueillir des personnes que ce soit pour une traversée, ou une croisière (Cobaturage)
- Louer un bateau entre particuliers (Samboat, Sailo ou ClicknBoat)
- Naviguer en toute sécurité grâce à la réalité augmentée (Marnaa)
- Echanger des informations entre plaisanciers (Sea For You, Navily)
- Connexion internet haut débit en mer (S@iLink)
Et bien sûr, plus que l’existant, c’est ce qui est à créer qui est intéressant ! Entrepreneurs, pouvoirs publics, associations, particuliers, étudiants, il y a certainement là un créneau à creuser.
Si vous évoluez sur le segment mer + numérique + tourisme/attractivité et que vous souhaitez partager votre expérience, contactez-nous.