Etude : Valorisation des gastronomies des Outre-Mer

Le Ministère des Outre-Mer a mandaté l’agence MAJORINE – qui édite également VTA Magazine – pour la réalisation d’une étude sur la valorisation des gastronomies des Outre-Mer. Retrouvez ci-dessous une synthèse de ce rapport. 

Retrouvez la présentation faite lors des Rencontres Nationales du Tourisme en cliquant ici.

Retrouvez le rapport intégral en cliquant ici.

Les personnes originaires des Outre-Mer sont fières de leur cuisine, reflet des richesses de ces territoires. Pourtant, fierté d’appartenance et connaissance du patrimoine culinaire ne sont pas nécessairement synonymes. Motivées à la fois par le sentiment amer d’une dilution des pratiques alimentaires traditionnelles, par une certaine nostalgie et l’envie d’apporter un œil positif sur ces cuisines, des initiatives voient le jour pour formaliser, préserver et diffuser les savoirs autour de ces gastronomies. Elles prennent la forme de livres de recettes, d’émissions, de blogs, d’ateliers… à portée essentiellement locale, à l’exception peut-être des supports en ligne.

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Malheureusement, dans l’hexagone, les cuisines ultramarines peinent à exister. Même en multipliant les récompenses, les produits, les chefs, les artisans, les entreprises des Outre-Mer souffrent d’une faible visibilité, sauf peut-être quelques plats considérés comme emblématiques. Les produits sont, par exemple, dans leur grande majorité, distribués via des circuits spécialisés. Les gastronomies ultramarines ne se retrouvent-elles pas aussi écartées des représentations nationales, victimes d’une perception « exotique », peu qualitative ou restreinte ? Un sondage IPSOS de 2015 indiquait que les Français de l’hexagone affichaient « une connaissance rudimentaire et floue des richesses gastronomiques ultramarines, alors même que leur tropisme pour les nouveaux goûts, les recettes d’ailleurs est certain et transgénérationnel ».

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Malgré tout, les Outre-Mer se montrent désireux de développer un tourisme gourmand : le sujet est régulièrement évoqué dans des rapports, discours ou outils de planification. C’est le signe d’une conscience d’un potentiel à exploiter. Mais le potentiel ne suffit pas ! Du vœu pieu à la mise en œuvre concrète jusqu’à obtenir des résultats palpables, plusieurs étapes sont nécessaires. Plus que l’intention (toujours louable), c’est la stratégie et l’exécution qui doivent faire l’objet d’attention. Affirmer que la gastronomie est savoureuse et qu’elle est constitutive d’une identité est une chose. Que la cuisine d’un territoire soit assez connue et reconnue pour constituer une motivation de voyage en est une autre.

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Dans leurs actions promotionnelles, ces territoires parviennent-ils à se différencier de la concurrence gastronomique mais aussi « inter-ultramarine » ? S’assurent-ils de mettre en avant leurs filières d’excellence, leurs réussites individuelles ou collectives, leurs distinctions ? Au-delà de l’aspect promotionnel, les acteurs locaux doivent également se poser la question de l’offre culinaire locale car une fois sur place, le touriste doit pouvoir déguster la destination ! Or, le recensement, la structuration et la commercialisation de l’offre sont faiblement avancés et ce, alors que le panel d’activités et de loisirs culinaires est large : restaurants, dégustations, circuits, événements, etc. Les touristes en sont-ils informés ? Comment sont-ils aidés à choisir ? Pour l’heure, l’essentiel de la consommation touristique liée à l’alimentaire se limite en tout cas à la restauration.