Zilea adresse une lettre ouverte aux élu(e)s martiniquais(e)s

Mesdames et Messieurs les élu(e)s, le tourisme en Martinique a besoin de votre soutien : c’est ainsi que commence la lettre de Zilea, cluster du tourisme, aux représentants de la Nation face aux conséquences du Covid-19.

Le tourisme a été cloué au sol par le confinement qui l’a empêché d’ouvrir et de fonctionner – et l’en empêche toujours – pour des raisons sanitaires (que nous ne contestons pas comme citoyens). Cela a cependant anéanti la vie de nos entreprises, entrainant et continuant d’entrainer des pertes massives dues à un arrêt total de l’activité (aucun chiffre d’affaires)…

Lorsqu’elle pourra avoir lieu, la réouverture de nos entreprises ne pourra se faire que très progressivement, faute de clients en nombre suffisant, ainsi qu’en raison de « mesures de distanciation sociale et de « gestes barrière » qui ne sont en réalité pas de nature à permettre une réouverture économiquement viable des cafés, hôtels et restaurants et de toutes les entreprises en lien avec le tourisme. Le contexte politique – fermeture des frontières, absence de transports internationaux, limitation des transports nationaux, quatorzaine et septaine, vie culturelle et sportive limitée – ainsi que les mesures de protection sanitaire à mettre en place, sont autant de contraintes d’exploitation qui vont peser et représenter un coût majeur pour les professionnels du tourisme. 

Nous souhaitons avoir votre soutien

Le poids de l’économie touristique en Martinique 

Qui vit du tourisme ? 

Nous sommes très nombreux à profiter de cette économie. Certes les hôtels, résidences hôtelières, club de vacances mais aussi tous les loueurs de meublés de tourisme, de maisons d’hôte,  de gites, et les sociétés de blanchissage et autres fournisseurs, les restaurants et les sociétés qui les approvisionnent (agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, coopératives, commerces de distribution de boisons, de surgelés, de produits secs, et autres produits de consommations courantes, etc…) les loueurs de voitures, les guides touristiques, les auto entrepreneurs qui ont créé des sociétés de conciergerie, d’excusions personnalisées, les agences réceptives, les taxis, les propriétaires de voiliers et de catamarans ainsi que leurs équipages qui proposent des excursions nautiques, les loueurs  et professionnels d’activités nautiques (kayak, scooter, bouées, paddle, pédalos, plongée sous-marine, location de bateaux, etc..) et terrestres (quad, VTT, buggies, randonnée, etc…) les lieux de visite (Zoo, Balata, Mangofil, la Savane des Esclaves, les distilleries, etc…) les musées et monuments, les sites patrimoniaux. Mais aussi les ports, l’aéroport et toutes les sociétés sous-traitantes, les commerces dans les communes touristiques, les compagnies aériennes, la plaisance, les artisans, les artistes, les transporteurs……………..et ceux que nous n’avons pas cité.

C’est cela la filière tourisme qui fait vivre tout un pan de l’économie de la Martinique. Tous les collaborateurs de ces structures sont aussi bien naturellement directement associés à cette économie et par leur rémunération contribuent à leur tour à la richesse de la Martinique et de son PIB.

Les perspectives à court terme ne sont pas encourageantes. Trois mois sans chiffre d’affaires seront sans doute fatidiques pour de nombreuses entreprises malgré les aides gouvernementales. Nous pensons notamment aux petites entreprises qui n’ont pas de trésorerie suffisante et qui risque de déposer le bilan. Mais nous pensons aussi qu’à cause d’une reprise très progressive de l’activité de la mise en place des mesures barrières et du changement du comportement des consommateurs certaines entreprises seront sans doute contraintes de se séparer de collaborateurs ou de déposer le bilan.

Il faut sauver le tourisme pour sauvegarder les entreprises qui en vivent et les martiniquaises et les martiniquais qui y travaillent. Vous avez cette responsabilité d’aider à ce sauvetage en montrant à vos électeurs l’importance de ce secteur d’activité pour notre territoire.

Vous avez aussi cette responsabilité d’appuyer, de soutenir les acteurs du tourisme dans leurs demandes de nouvelles aides gouvernementales spécifiques à nos territoires des outremers. 

Nous avons soumis le 21 mai 2020 aux élus en charge du tourisme l’émission par la CTM de bons vacances permettant d’injecter un ou plusieurs millions d’euros directement dans l’économie touristique du territoire. Avez-vous pris une délibération ?+

Et puis cela permettra de parler du tourisme de demain et des enjeux de son impact sur l’environnement. Nous devrons mettre les bouchées doubles pour le développement d’un tourisme durable et écocitoyen.

Mesdames et Messieurs les élu(e)s, l’ensemble des professionnels du tourisme comptent sur votre soutien pour booster l’activité touristique et ainsi contribuer à minimiser la casse.

Bien cordialement

Philippe LECUYER

Le Président