Les orientations de la Collectivité Territoriale pour le tourisme en Martinique

La Martinique doit faire face à ses contradictions. N’ayant pas encore exploité toutes ses potentialités économiques, elle tente aujourd’hui de se renouveler, en essayant de prendre en compte ses erreurs passées. Pour y faire face, la nouvelle équipe de l’Assemblée de Martinique souhaite réaliser un Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Martinique (PADDMA) qui décidera de la direction de l’avenir de l’île. Celui-ci comporte trois volets : économique, environnemental et social. Le pan économique se traduit notamment à travers le  Schéma Territorial de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation (STEDII). Le 18 mai dernier, le texte a été voté à l’unanimité. 

Trois grandes orientations

Le STDEII définit trois grandes orientations pour la Martinique pour les prochaines années :

  • Un financement orienté vers la structuration en filières.  Ainsi, tout en réduisant les dépenses publiques, tout sera mis en œuvre de façon à améliorer l’efficacité des financements publics. L’accent sera mis sur les aides aux grappes d’entreprises et pépinières thématiques. En outre, l’ESS sera encouragée et une stratégie offensive devra être mise en place pour conquérir l’international.
  • L’organisation territoriale de la production se voudra innovante en intégrant systématiquement la « donne numérique »
  • L’employabilité sera développée pour réduire le taux de chômage, en améliorant les performances des individus.

In fine, un des objectifs est d’attirer des investisseurs grâce à un environnement plus attractif. En revanche, rien pour encourager l’investissement local par des locaux.

Le tourisme fait partie des trois secteurs clés recensés dans ce document, aux côtés de l’agro-environnement et de la mer. L’activité est « arrivée à maturité » selon le rapport. Le STEDII dresse un état des lieux bien connu : système hôtelier vieillissant, concurrence des grandes entreprises internationales face aux petites entreprises de Martinique, faible attractivité touristique de l’île, main d’œuvre pas ou peu qualifiée et une structuration faible avec le reste de l’économie.

Les mesures clés

L’enjeu fondamental aujourd’hui est donc celui du positionnement stratégique de la destination Martinique sur des créneaux porteurs, l’objectif étant de se différencier par une offre diversifiée et structurée autour de filières d’excellence pour garantir une meilleure attractivité du territoire.

  • Structurer la filière touristique en six pôles d’excellence d’ores et déjà identifiés : Bien-être nature ; Saveurs, gastronomie et spiritourisme ; Affaires ; Culture et sport ; Plaisance et nautisme ; Croisière.
  • Compléter les Espaces d’Aménagements Touristiques (EAT) par des Zones de Mouillage Organisées (ZMO)
  • Proposer un nouvel accompagnement des entreprises en difficulté sur la base d’un audit circonstancié permettant de bien identifier les sources de la difficulté et d’accompagner l’entreprise par un plan de restructuration adapté.
  • Créer une foncière tourisme dans le domaine de l’hôtellerie

L’action prioritaire consistera en la déclinaison du Label Martinique reflétant la différenciation du produit Martinique, soit en s’adossant à une marque dont la notoriété n’est plus à faire (UNESCO, Villes et pays d’histoire, Grandes Randonnées…) soit en conceptualisant une marque ombrelle cohérente qui définisse l’Identité Martinique.

  • Mettre en place un dispositif de labellisation des infrastructures touristiques s’appuyant sur des démarches qualité pour les hébergements touristiques sous forme de package (investissement, formation, commercialisation, communication, environnement), avec le cas échéant et, en lien avec l’AFD, l’étalement du remboursement de la dette fiscale et sociale.
  • « Garantir une meilleure accessibilité par l’ouverture du ciel martiniquais » en développant plus de liaisons entre la Martinique et les marchés émetteurs, comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.
  • Mettre en place un programme de formation et de professionnalisation grâce à des partenariats forts avec le Rectorat et l’Université des Antilles pour conforter la spécialisation « tourisme » pour parvenir à un cursus complet délivrant des qualifications allant du Bac pro au master du tourisme.
  • Encourager la création de petites entreprises de tourisme individuelles ou collectives les partenariats entre entreprises sociales et entreprises classiques.

La stratégie de commercialisation intégrera fortement le numérique.

A suivre.